Les Icônes

Samedi 4 février à 18h

Salle Polyvalente - Frayssinhes

Samedi 30 septembre 2023 à 17h
Salle de quartier de St Jean Lespinasse

Les Icônes : Un art au service de la foi

Conférence de Jacques Calvet

Exposition de Geneviève Bouygues

Présentation du point de vue de l'historien d'arts Jacques Calvet
L’icône, pour le chrétien orthodoxe, fait signe vers un monde au delà du nôtre, celui de la divinité. Voilà pourquoi la peinture d’icône est un art au service de la foi. L’étude de ce lien indissoluble, sera donc au cœur de notre exposé puisqu’il donne tout son sens à cette peinture fondamentalement religieuse.

Présentation du point de vue de l'artiste Geneviève Bouygues

J’étais depuis longtemps curieuse de connaître la technique de réalisation d’une icône quand à Bordeaux, j’ai eu la chance de rencontrer une personne qui avait appris l’art de l’iconographie et désirait créer un atelier. Pendant une dizaine d’année j’ai intégré ce petit groupe de 5-6 personnes, environ une journée par mois pour être initiée à l’art de l’icône et en découvrir toute sa richesse autant technique que spirituelle et symbolique. Art sacré liturgique indissociable de la religion orthodoxe l’icône est une fenêtre ouverte sur l’invisible, elle rend présent le monde de Dieu. C’est pour moi un chemin spirituel qui permet d’approfondir sa foi et d’en témoigner. «  Entrer en iconographie » consiste à écrire des icônes comme on écrit un texte sacré avec tout le recueillement qui lui est dû. (René Léaustic : Écrire une icône, initiation aux techniques). Les matières mêmes dont est constituée l’icône sont importantes. La planche creusée ou non est de préférence taillée dans du tilleul. Il faut ensuite l’entaillée, appliquer de la colle de peau de lapin et la maroufler, c’est-à-dire la recouvrir d’une fine toile. Elle est prête à recevoir le levkas (blanc en grec), enduit crayeux sur lequel on peint. 7 à 12 couches sont nécessaires. Après un temps de séchage la planche peut être utilisée. Pigments végétaux ou minéraux liés au jaune d’œuf et eau, feuilles d’or participent à la création de l’icône. Sa réalisation est très codifiée, des dessins précis indiquent comment doivent être les traits du visage, chaque attitude du corps, chaque geste de la main, chaque vêtement, drapé, couleur, édifice, a une signification précise, une interprétation symbolique conforme à la pensée des Pères de l’Église. C’est un travail de patience, d’humilité où l’iconographe est tenu de copier fidèlement les modèles qu’il veut représenter, en connaître le sens profond. « La véritable icône est par essence l’expression graphique d’une prière qui prend, dans la foi orthodoxe, une dimension sacrée ».